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La Mission, la Signification et le Message de Jésus Christ

par T. Austin-Sparks

Chapitre 10 - Dans l’Épître aux Éphésiens

Ce n’est pas notre intention d’entamer une exposition de cette lettre. Présentement, notre préoccupation concerne quelques questions qui y sont soulevées à la lumière de l’histoire, et plus exactement l’histoire du contexte dans laquelle cette lettre a été écrite.

Premièrement, il y avait la situation à la fin de la vie de l’apôtre Paul. Ici nous avons un homme écrivant sous la conduite du Saint Esprit à propos de la grandeur de l’Église ; son élection et vocation éternelles ; son unité divine, sa mutualité, sa fonction multiple, et son combat spirituel. Tout ceci, et bien plus encore, dans un contexte relationnel avec les assemblées d’Asie, et particulièrement avec Éphèse. Nous nous souvenons de son long temps de ministère passé à Éphèse et la merveilleuse réaction envers ce ministère (Actes 19 :19). Plus tard, il dit aux anciens qu’il n’a : « mis aucune réserve à vous annoncer tout le conseil de Dieu » (Actes 20 :27). Et lorsqu’il rencontra ces anciens en chemin vers Jérusalem, nous lisons le touchant au revoir exprimé envers eux et comment ils versèrent tous beaucoup de larmes et étaient attristés de son départ. Et maintenant, au plus, sept ans plus tard, il écrit à Timothée que « tous ceux qui sont en Asie, du nombre desquels sont Phygelle et Hermogène, se sont détournés de moi. » (1 Timothée 1 :15). Si Paul est mort (par exécution) pendant l’année 67 et que Jean ait écrit l’Apocalypse pendant l’année 95 (comme cela est cru par la plupart), alors en moins de trente ans un très grand changement avait pris place à Éphèse : « Mais j'ai contre toi que tu as abandonné ton premier amour … Souviens-toi donc d'où tu es déchu » (Apocalypse 2 :1-7). Le ministère triomphant de Paul, son départ en tristesse ; et maintenant Paul répudié, discrédité ou abandonné. Et néanmoins, cette lettre a été préservée divinement et a été une bénédiction à une quantité innombrable de croyants à travers les siècles !

Mais qu’en est-il de la suite de l’histoire ? A travers tous ces siècles, à quel degré a t-il existé, dans ce monde, une représentation et une expression de l’Église comme nous l’avons décrite dans Éphésiens ? Où peut-on, aujourd’hui, trouver une telle expression ? Il semble qu’en ces temps de fin et de petitesse, les chrétiens sont impliqués dans un combat pour l’unité, pour l’efficacité, pour obtenir une ascendance spirituelle ! Tout ce qui est précieux au Seigneur est âprement attaqué, il en résulte que la communion et la plénitude en sont trop souvent troublées. Il est évident que lorsque Paul écrivit ses dernières lettres, celles à Timothée, il naissait un mouvement vers ce qui est maintenant devenu général : l’Église institutionnelle, ayant une forme mais sans la vie organique. Avec tous les livres qui ont été écrit sur « Éphésiens », et en tenant compte de toutes les louanges exprimées envers cette lettre « le plus grand document qui n’ai jamais été écrit » ; avec toutes les éloges qui lui ont été adressées comme étant la plus grande révélation de l’Église, où peut-on trouver quelque chose s’approchant de sa réalité ?

Les questions qui nous font face dans cette lettre sont :
Est-ce simplement idéaliste ? Devons-nous dire, par rapport à cette épître, ce que G. Campbell-Morgan a dit regardant le temple d’Ézéchiel : « C’est juste ce que Dieu aurait eu si Sa volonté prévalait » ? Ou encore : Cette Église que nous voyons dans « Éphésiens » est-elle pour le futur, dans le « siècle des siècles », une expression souvent utilisée par Paul ? Dans ce cas est-il futile d’œuvrer et d’espérer pour une telle chose aujourd’hui ? Devons-nous accepter la théorie de « la ruine totale de l’Église » ? D’une façon globale, en considérant toutes merveilles et les gloires des débuts de l’histoire chrétienne, y a t-il jamais eu quelque chose de totalement semblable à cette lettre ? Êtes-vous choquez par ces questions ? Pensez-vous qu’il ne s’agisse, après tout, que d’une comparaison plus ou moins approximative ? Cette attitude ne peut satisfaire ceux qui on pris position pour la révélation de cette épître aux Éphésiens.

Aussi, y a t-il une autre réponse ? La réponse tient-elle du fait qu’il y ait une certaine incompréhension, une approche inadéquate envers cette lettre ? C’est ici que nous touchons, non pas uniquement la réponse à nos questions préoccupantes, mais à ce qui nous amène dans le domaine des immenses valeurs et implications spirituelles de la révélation contenue dans cette lettre. Mais qu’il n’y ait aucun malentendu ici : Ce sera le plus grand défi et la plus grande épreuve pour la chrétienté et la foi chrétienne, et en même temps une implication dans un réel conflit avec toutes les forces cosmiques qui ont combattues si âprement contre la véritable compréhension de cette révélation divine !

Loin d’être seulement idéaliste ou mystique, nous allons voir en progressant qu’il s’agit d’un document intensément réaliste. Il y a une ou deux choses que nous devons reconnaître avant d’en arriver à considérer sa réponse aux objections mentionnées.

L’Exhaustivité de l’Épître aux Éphésiens

Il ne s’agit pas d’une présentation nouvelle ou différente de la vérité, mais d’une incorporation exhaustive de tout l’enseignement du Nouveau Testament. Nous y avons les quatre évangiles (voyez les précédents chapitres). L’épître aux Romains y est aussi, car la mise à l’écart totale du premier Adam est implicite ici. Les épîtres aux Corinthiens y sont également, car « l’homme spirituel » s’impose, alors que « l’homme naturel » corromprait tout ce qui s’y trouve. L’épître aux Galates y est tout autant, car il ne peut y avoir ici aucun compromis, aucune demi-mesure, aucune perversion, aucune contradiction etc.
Ayant démontré ceci, procédons en considérant quatre aspects qui supportent la présente validité de cette épître aux Éphésiens.

La Perspective de l’Épître aux Éphésiens

Cet aspect peut se démontrer être une épreuve, un test et une révolution dans l’histoire de l’Église. La perspective détermine, sans aucun doute, toutes choses. Cinq fois dans cette lettre nous trouvons le mot « céleste » (1 :3, 20 ; 2 :6 ; 3 :10 ; 6 :12), se référant respectivement aux bénédictions dont nous jouissons, à l’exaltation de Christ, à la notre position, à la vocation de l’Église et au combat de l’Église. Tout est vu d’en haut, mais cette « hauteur » n’est pas limitée à une location. Elle veut dire une autre façon, d’estimer les choses, de les définir, de les juger. C’est une différente prédisposition que celle qui est d’ici-bas. A ce sujet Dieu déclare : « Car mes pensées ne sont pas vos pensées, et vos voies ne sont pas mes voies, dit l'Éternel: car comme les cieux sont élevés au-dessus de la terre, ainsi mes voies sont élevées au-dessus de vos voies, et mes pensées au-dessus de vos pensées. » (Esaïe 55 :8-9). Ainsi, il nous devient nécessaire d’être amené à la position où nous voyons ce que Dieu recherche et ce à quoi Il regarde ; ce qui est totalement différent de notre propre état d’esprit. Là est la clef de tout, et c’est, comme nous l’avons dit, très révolutionnaire. Notre prédisposition concernant l’Église est presque entièrement, si non totalement terrestre.

Que cherchons-nous et à quoi regardons-nous à cet égard ? Passons au crible, du plus grand au plus petit, ce qui s’appelle « l’Église ». Est-ce une Église nationale, qu’elle soit Catholique Romaine, Anglicane, Orthodoxe, Réformée, etc. ? Est-ce une Église confessionnelle, Méthodiste, Baptiste, Épiscopale, Luthérienne, Presbytérienne, Indépendante etc. ? Est-ce une Église « Libre » ou « d’État », Non-Confessionnelle, Inter-Confessionnelle ? Est-ce une Église « Large » ou « Étroite » ? Est-ce une Église ayant certaines caractéristiques particulières et ayant des techniques de pratique, de formes, de comportements ? Est-ce une ou des « églises du Nouveau Testament », comprenant certaines choses tirées du Nouveau Testament contribuant à sa constitution ? Est-ce une cathédrale, ou bien un édifice, qu’il soit grand ou petit ? Est-ce un lieu quelconque, qu’il soit simple, ordinaire ou décoré ? Dieu regarde t-Il des « Cieux », fixant Son attention sur, et recherchant « n’importe laquelle de ces choses ? Est-ce ce qu’Il désire ? Ces choses l’intéressent-Il du tout ? Est-Il impressionné par ces fastes et ces parures, avec toutes leurs processions d’ostentations et d’exhibitions ? Est-ce que nos vêtements et accessoires, et autres vêtements de cérémonie ecclésiastiques et religieux impressionnent le Tout-Puissant ? Regarde t-Il à ces choses avec admiration et émerveillement ? Les voit-Il du tout, ou bien ignore les t-Il ? S’Il les regarde, ne serait-ce pas avec dédain ou bien même avec amusement ? Pauvres petites gens jouant à l’église et à d’autres choses semblables, comme Jésus le dit : « Mais à qui comparerai-je cette génération? Elle est semblable à de petits enfants assis dans les marchés, et criant à leurs compagnons, et disant: Nous vous avons joué de la flûte, et vous n'avez pas dansé; nous vous avons chanté des complaintes, et vous ne vous êtes pas lamentés » ! Il y a t-il une seule de ces choses, ou toutes, qui attire l’œil de « Celui qui habite dans les cieux » ? (Psaume 2 :4).

Tout ce qui précède, ou une partie seulement, peut-être notre façon de voir l’Église, mais cela est une vue tout à fait terrestre ! Si nous avions la perspective des cieux, combien tout cela nous semblerait absurde. Comme toutes les choses les plus grandes de la terre, que ce soit des gens ou bien des montagnes, sont toutes pareilles lorsque nous les observons d’une position aérienne, ainsi les choses qui semblent si importantes à l’homme perdent leurs importances lorsque nous regardons les choses du point de vue des critères de Dieu.

Le Verdict de l’Histoire

Le verdict de l’histoire démontre clairement que Dieu ne S’attache pas, ni ne préserve les choses sur cette terre en elles-mêmes. Le poète Tennyson a écrit :

« Nos petits systèmes ont leurs temps ;
Ils ont leurs temps et ils cessent d’être. »

Paul dit : « les choses qui se voient sont pour un temps » (2 Corinthiens 4 :18). Le verdict de l’histoire sur les choses qui ont cessées de remplir le but essentiel de leur existence, quelque soit la grandeur avec laquelle elles servaient le propos divin en leur temps, est que Dieu les a délaissées et soit elles ont été détruites ou abandonnées. Il en a été ainsi avec le Tabernacle à Shilo, du Temple à Jérusalem, des « assemblées » en Asie, et de beaucoup d’autres choses et lieux. Rien n’est sacré pour Dieu si Son intention divine n’est pas accomplie. Le monde et l’histoire sont parsemés de telles reliques : la désolation, l’abandon, la mort, la froideur déclarent le désintéressement de Dieu. Les hommes s’efforcent à préserver les choses, essaient de vivre dans le passé, mais la responsabilité leur incombe, et la limite du support de Dieu les usera doucement mais sûrement ; à moins que l’intention divine ne soit recouvrée. Le Mur des Lamentations à Jérusalem est un symbole du verdict de l’histoire, et des siècles de larmes en prouvent le rejet par Dieu.
Tout ceci est bien triste et tragique, et en retenant la leçon, nous aspirons à nous en éloigner, et à en arriver à la réponse. Demandons-nous encore :

Quel A Été le Point de Mire des Cieux à Travers les Ages?

Nous avons vu que l’épître aux Éphésiens, (appelée ainsi bien qu’elle était une circulaire), rassemble tous les âges d’éternité en éternité. Son étendue va de « avant la fondation du monde (1 :4) au « siècle des siècles » (3 :21). Mais quel le point de mire de cette lettre dans ce contexte éternel ? Nous ne pouvons le manquer. Une phrase le déclare pleinement :

« à lui gloire dans l'assemblée dans le Christ Jésus,
pour toutes les générations du siècle des siècles!
»

Nous devons lire cette lettre, ce que nous pouvons faire en quelques minutes, avec pour but d’y voir la place qu’y tient Christ et les allusions qui Lui sont faites. (Nous pourrions ajouter ici la lecture de l’épître aux Colossiens.)

Cette lettre remonte au-delà de la Genèse, et inclut la Genèse. Dans les deux livres une Personne est introduite, et cette Personne n’est plus jamais perdue de vue. Par des personnages, des types, des symboles, des prophéties et une multitude d’autres moyens ; dans des fêtes et des ordonnances, cette unique Personne est toujours présente, soit cachée ou révélée ! De Son Nom Il est le Messie, l’Oints, le Christos. Toutes les onctions pointent vers Lui. Il est le point de mire des siècles et des éternités. Que recherchent les Cieux et à quoi regardent-ils exclusivement? Uniquement ce qui est en essence cette Personne. Dorénavant plus de symboles, de figures, de types, de représentations, mais la réalité, la substance ! Non pas « l’Église » comme quelque chose d’objectif ! Non pas le Royaume des cieux en tant que lieu et objet de perception ! « Le royaume de Dieu ne vient pas de manière à attirer l'attention » (Luc 17 :20). C’est un erreur de penser et de parler de l’Église sans vouloir dire Christ Lui-même, ce ne sont pas des sujets ni des objets ! Ils sont un. L’Église est Son Corps, Sa femme, ils sont « une seule chair » (5 :31). C’est cela Éphésiens. Il est tout aussi erroné de parler et de penser du Royaume des cieux et de pas vouloir dire le Seigneur Lui-même. Ils sont la même chose. Dans les Évangiles ils sont unis. Le Messie est présenté comme étant et le Roi et le Royaume. La nature même du Royaume correspond à celle du « Fils de l’homme ». L’Un et l’autre sont des cieux.
Tout ceci, et tout ce que ces choses impliquaient, furent une absolue révolution quand à la conception messianique.

Comment cela répond t-il aux énormes questions que nous nous posions au début, par rapport à cette épître aux Éphésiens ? Cette lettre nous répond ainsi. Ce que Dieu et les Cieux recherchent et regardent n’est pas quelque chose appelée l’Église, ce n’est pas non plus des assemblées locales en tant que telles. Dieu et les Cieux recherchent Christ, ce qui est de Sa nature, Sa nature céleste ; en esprit et en vérité ; ce qui est de la vie éternelle, en conduite et en comportement, en vertu et en caractère, en influence et en impression ; et en victoire sur le péché, sur Satan et sur le monde. Ce n’est absolument pas quelque chose de local en termes géographiques, mais plutôt : « là où deux ou trois sont assemblés en mon nom, je suis au milieu d'eux. » Et ceci peut-être sur un navire ou dans un avion, qui ne peuvent, ni l’un ni l’autre, être fixé dans une localité. Christ peut être à Éphèse ou à Laodicée, ou à n’importe quel autre endroit, mais c’est le Christ qui définit l’assemblée et non pas la localité ! Christ peut être dans la congrégation, la dénomination, alors qu’aucune d’elles – dans leur totalité – n’est peut-être en Christ. Nous Le recherchons. Nous nous rassemblons en Son Nom. Il est le terrain, c’est sur Lui que nous nous assemblons.

Il y a énormément de choses dans la « Chrétienté » envers lesquelles nous avons délibérément fermé nos yeux, et que « désormais, nous ne connaissons [plus] selon la chair », alors même que nous cherchons ce qui de Christ dans les personnes. « Notre communion est avec le Père et avec son Fils Jésus Christ ». Si nous ne pouvons Le trouver, alors il n’y a pas de communion céleste.

Combien je suis conscient que beaucoup de questions seront suscitées par ce qui vient d’être dit, et il est probable que la plus épineuse d’entre elles concerne notre rassemblement, et ce qui est devenu le problème des assemblées locales. La procédure employée par les hommes à été de partir de l’extérieur ou d’un point plus ou moins avancé de la chrétienté ; et ceci afin de former une église ou des églises. Les noms varient : églises, assemblées, congrégations, réunions, etc. Une certaine structure, qu’elle soit une doctrine, un credo, une pratique ou bien une habitude, a été conçu ; souvent avec un plus ou moins grand degré d’autorité scripturaire ; parfois en lisant dans les Écritures une interprétation ou une signification qui ne s’y trouve pas vraiment en vérité. Parfois il y a une partie de la vérité, et ainsi il s’agit d’un certain aspect de la vérité sur lequel tout s’appuie. Les raisons et les causes des nombreux groupes, communautés ou compagnies sont aussi nombreuses que toutes ces entités. Trop souvent il s’agit de quelque chose « formé » par les hommes, et quelque chose qu’ils décident de faire. De parler ainsi c’est toucher à la racine de la plupart des problèmes de la foi chrétienne. Mais abordons ce sujet positivement.

Nous sommes enseignés par l’épître aux Éphésiens et que nous dit-elle ? Nous avons vu que l’Église est Christ, et que toutes ses parties le sont de Son Corps. Est-ce vrai ? Croyons-nous ceci ? Non pas qu’Il n’est pas d’existence personelle en dehors de Son Corps, mais Il est le caractère même du Corps, et seule la mort peut séparer les deux. Si cette identification avec Christ est vraie spirituellement, comme l’enseigne le Nouveau Testament, nous devons alors nous demender : Comment Christ est-Il apparu ? Est-Il apparu comme un homme mature ? A t-Il été fait de mains ? A t-Il été assemblé comme une entité composée de plusieurs éléments ? Est-ce que quelqu’un ou un groupe de personnes, a t-il eu des idées concernant ce qu’Il devait être en s’attachant ensuite à œuvrer afin de donner une forme à ces idées ? Peut-être souriez-vous, ou bien scandalisé que de telles questions soient posées. Mais n’est-ce pas là l’expression prédominante de la mentalité générale en ce qui concerne l’Église et les églises ? Mais, comment Christ est-Il arrivé dans ce monde ? N’est-ce pas simplement en naissant ? Il y avait une Semence (et ceci est un mot biblique Le concernant à partir de la Genèse), et cette « Semence » contenait la vie dans laquelle se trouvait toute la nature, le caractère, la capacité, la forme, le propos et la destinée de cette Entité. La Semence est née, et pour se reproduire fut « plantée » : elle tomba en terre et mourut (Jean 12 :24). L’Église est le fruit de cette Semence, contenant la même vie et le même potentiel. La vraie Église – où qu’elle se trouve - doit suivre l’histoire de Christ spirituellement. Elle doit naître, elle est ce « qui n’est pas fait de main ». Dieu « n'habite pas dans des temples faits de main » – une déclaration pour laquelle Etienne perdit la vie. L’Église doit être suscitée par Dieu, née de l’Esprit Saint, circoncis de cœur, baptisée dans la mort, résuscitée avec Christ, oint pour le service, conduite dans le conflit spirituel, et jointe à Lui sur le fondement céleste. C’est Christ, toujours et partout ! Là est le message d’ « Éphésiens ». Mais il nous reste à dire une chose.

La Base de Tout

Cette lettre aux Éphésiens est une sorte de culmination, de résumé. La succession spirituelle est correcte, même si la chronologie de l’est pas. La croix demeure centrale, universelle et suprême. Dans cette lettre, l’Église en tant que le Christ exprimé corporativement, se tient sur la base toute entière de la croix. Il ne s’agit pas d’une croix personelle, de la croix de l’histoire, mais de la croix cosmique, éternelle. Dans ce domaine céleste, Christ – par Sa croix – a dépouillé les principautés et les autorités (Colossiens 2 :15) et « a emmené captive la captivité » (Éphésiens 4 :8), et par Sa victoire Il a placé Son Église au dessus de toutes choses. Mais ceci est inclus dans Romains, Corinthiens et Galates. Voyez ce que signifie la croix dans ces situations, rassemblez ces choses et vous avez « Éphésiens ».

Notre « terrain de l’église » doit être Christ, uniquement Christ, et ceci doit tout décider et doit être la réponse à tous nos problèmes « d’église ». Mais empressons nous de dire que cette épître nous montre combien sont grandes les valeurs d’une expression corporative de Christ où qu’elle soit. Ces valeurs affectent le croyant individuel et le monde qui nous entoure. Les sujets suivants sont liés à cette présence de Christ dans Son Corps : la protection et la couverture ; l’édification et la maturité ; l’ensemencement et le fondement spirituels ; le service et le ministère mutuels ; un témoignage et un impact dans les domaines d’intelligences sataniques et angéliques. Tout ceci est dans cette lettre et est directement lié à une véritable expression de Christ. Si nous demandons : « Une telle expression peut-elle être ? », notre réponse est : « Oui, si pas en perfection et en plénitude, elle peut l’être au moins dans une vraie mesure. » Les temps utilisés dans Éphésiens peuvent nous aider. Le passé : « alors même que nous étions morts dans nos fautes, il nous a vivifiés ensemble avec le Christ », ceci était au début. Il y a beaucoup de choses qui sont rétrospectives par rapport à leur histoire spirituelle. Le présent – le présent continu –, le plus gros de la lettre concerne la croissance, l’édification : « jusqu'à ce que nous parvenions … à l'état d'homme fait, à la mesure de la stature de la plénitude du Christ ». Le futur : « afin que lui se présentât l'assemblée à lui-même, glorieuse », « gloire dans l'assemblée … au siècle des siècles! »

Notons bien ceci : Le critère éternel et présent, ou la preuve de « l’Église », qu’elle soit universelle ou locale, c’est la présence de Christ. Y est-Il trouvé ? Si nous sommes dans l’Esprit, peut-on Le rencontrer, et vraiment dire : « Le Seigneur était présent aujourd’hui ! » ? La présence de Christ détermine s’il s’agit bien d’une vraie assemblée. La mesure de Christ déterminera, non pas une relation de base, mais la mesure de la communion, la mutualité spirituelle spontanée.

La position : une position, non pas terrestre, mais céleste.
La focalisation : « Christ – tout et en tous ».
Le fondement : la croix, initiale et continue.
La dynamique : « la puissance qui opère en nous ».

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